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Corpus iconographique

Depuis au moins 2012, je suis à l'affût d'images de copistes et de peintres médiévaux peintes ou sculptées, aussi des tapisseries. Les supports sont donc multiples. Nous avons la chance de vivre à une époque où la numérisation est conséquente en ce qui concerne les oeuvres d'arts et aussi les manuscrits enluminés. En effet, les bibliothèques numérisent depuis plusieurs années leurs collections et les mettent en ligne pour un accès facile de l'Internaute, chercheur ou amateur. Les richesses sont innombrables et le temps passé à écumer les représentations de tel saint pour ne pas nommer saint Luc, non pas seulement entrain d'écrire mais surtout entrain de portraiturer la Vierge est conséquent. Je remercie aussi Mme Aline Debert du GAHOM (Groupe d'Anthropologie Historique de l'Occident Médiéval), Mme Perrine Mane et Mme Danièle Alexandre-Bidon du GAM-EHESS (Groupe d'Archéologie Médiévale - Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) pour m'avoir permis l'accès à leurs Bases de Données Iconographiques. J'ai ainsi pu collecter des images fortes intéressantes.

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Le fil conducteur que j'ai choisi pour la constitution d'un premier corpus iconographique de copistes a été le cornet à encre ; la corne étant utilisée comme encrier. Ce choix s'est imposé pour plusieurs raison. La première est qu'il fallait être sélectif pour ne pas être 'envahie' d'images de copistes 'simples' où le protagoniste tenait une plume et un livre pour symboliser le travail d'écriture, la révélation du texte sacré par les Evangélistes. Bien vite, nous avons vu deux autres objets : le canivet (le canif du copiste) et la corne. Cette dernière a été privilégiée car il nous a semblé que les typologies qu'elle permettait de créer étaient plus riches que celles avec le canivet. Mais maintenant que nous avons publié un article somme toute assez complet (même s'il manque encore la manière de le tenir droit), nous allons nous tourner vers le canivet. Il faudra donc écumer de nouveau les bibliothèques virtuelles pour enrichir la base de notre corpus centré sur la corne.

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Deux objets sont donc étudiés : le cornet et le canivet du copiste. Ces études nécessitent de manipuler de nombreuses images virtuelles ; de questionner le corpus très souvent selon les occurrences visibles et qui permettent d'isoler des séries. Par exemple, pour le cornet, il a été possible d'établir 4 typologies distinctes : les cornets courbes (dont 4 sous-types), les cornets à encre courbes de grosse taille, le cornet en 'S' ou en serpent, les cornets droits (dont 5 sous-types). A chaque fois, pour chaque type et chaque sous-types, je fais défiler les images de mon corpus dans une visionneuse et je les ranges dans des dossiers intitulés du nom de mon 'interrogatoire' (cornets courbes, cornets droits, ...). Ces interrogatoires se font aussi pour tout type de sujets, pas seulement des objets. Ceci me permet de nourrir mon Blog Enluminure où sont publiées de nombreuses images de copistes issues de mon corpus (>> Voir Le Blog Enluminure). Manipuler ce lourd corpus de plus de 600 images nécessite aussi des impressions car depuis la création des premiers dossiers, ceux-ci ont migré vers d'autres emplacements. Il est alors très utile d'avoir les impressions papier des premiers dossiers. Ceci permet aussi une visualisation plus confortable. Enfin, l'impression de détails, notamment pour les cornes, a permis de bien isoler des formes et de dresser des typologies.

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Pour le peintre, la problématique se pose autrement. Le maigre corpus iconographique d'environ 150 images au regard de celui du copiste permet cependant de visualiser les gestes techniques, le travail du peintre (peinture du visage, de la draperie, ...), et aussi bien sur les petits objets qu'utilise le peintre médiéval. Mais ces données iconographiques sont, seules, très incomplètes. Il est nécessaire de les croiser avec les sources écrites et notamment les livres de recettes, les réceptaires, ici pour la couleurs et dans une moindre mesure avec les objets archéologiques. De ces diverses sources, peuvent être extraits un ou devrions-nous dire des vaisseliers du peintre, différents selon les régions et les époques.

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Saint Luc, Heures de Notre Dame aÌ€ l'usage de Troyes et de Sens, 1470, Cambridge,  Harvard university, Houghton library, Richardson 7 folio 17

Saint Luc, Psautier et heures aÌ€ l'usage des dominicain, Livre de prieÌ€re d'Alphonse V d'Aragon, 1436-1443, Londres, British Library Additional 28962 folio 34v 

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