Database de Pigments médiévaux
Données sur les pigments médiévaux provenant des analyses physico-chimiques (j'ai collecté environ 500 articles numériques), des livres de recettes de couleurs (j'ai une bibliothèque d'une 20aine d'éditions papier et d'une 100aine de documents numériques).
Un fichier excel est en cours d'élaboration. Plus de 500 lignes de pigments et colorants, avec des données allant de l'Antiquité au XIXe siècle (rangées par colonnes pour chaque siècle).
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Les Cartographies
J'ai deux projets distincts de cartographie.
La Cartographie des Pigments
Cela permettra de savoir que par exemple, au XIIe siècle, le lapis lazuli était utilisé dans les scriptoria françaises de telle ville (ou telle région), ...
On pourra ainsi visualiser globalement sur une carte, les lieux où les artisans du livre peignaient avec ce pigment au XIIe siècle et ceci à l'échelle européenne.
Un parallèle entre les pays/régions où est utilisé le pigment "x" et le style des enluminures qui y sont produites permettra d'en affiner la palette. Ainsi, pour par exemple le style roman de telle région, nous aurons des données sur l'usage du lapis lazuli.
Il est possible d'aller plus loin. L'enlumineur "y" qui fait usage de ce pigment, œuvrait après avoir appris comment le mettre en oeuvre au cours de son apprentissage, soit durant sa ou ses formations au contact d'autres enlumineurs avec qui il collaborait. La cartographie des pigments permettra la mise en concordance de l'utilisation du pigment "x" par l'enlumineur "y" avec la recette qu'il pouvait avoir à disposition dans son aire géographique (à l'échelle d'une ville/région ou d'un pays). Si tant est que ce savoir théorique et livresque eut été utilisé pour l'apprentissage ou la formation de l'enlumineur "y".
La Cartographie des enlumineurs
Les enlumineurs, ceux dont la production d'enluminures a été analysée (soit un enlumineur identifié par son nom soit le "Maître de ___"), sont cartographiés pour chaque siècle du VIe au XVIe siècles.
Pour un même siècle et une même aire géographique, la palette de couleurs de l'enlumineur "x" utilisée pour la réalisation de tel manuscrit est comparée à la palette de réceptaires de la même époque et de la même aire géographique (ou pays). Cela, c'est ce que font généralement les chimistes en charge des analyses physico-chimiques des enluminures de manuscrits.
D'autres aspects sur les techniques de mise en oeuvre des matériaux par un ou des enlumineurs de telle époque dans telle ville/région/pays m'intéressent. A savoir : les techniques de fabrication du pigment/colorant, sa/ses manières de le détremper avec un liant (ce qui varie d'un siècle à l'autre), les mélanges fait par l'enlumineur "y" pour obtenir une autre teinte, les manières d'appliquer la couleur seule et la couleur dans laquelle elle entre dans sa composition (gouachés, superpositions, glacis, quantité de dispersion du pigment dans le liant, ...).
Si par exemple, un enlumineur "y" utilise le vert-de-gris au XIVe siècle à Florence, les analyses physico-chimiques apportent des informations sur le mode de fabrication du pigment. Il y a par exemple, pour un vert-de-gris d'un manuscrit florentin, des traces de zinc. Les chimistes pensent à l'utilisation de plaques de laiton au lieu du cuivre pour fabriquer ce pigment. Ce que pourrait corroborer la recette d'un réceptaire copié/rédigé à la même époque et dans la même aire géographique. Nous savons par ailleurs, grâce encore aux analyses, que le vert de laiton était utilisé précédemment en France, par des enlumineurs de l'abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire aux Xe, XIe, XIIe siècles.
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Les Données
Un fichier excel où sont conservées toutes les données contient plus de 500 pigments. Que ce soient des pigments seuls ou en mélange. Des colonnes par siècles d'utilisation ou de mentions dans les textes s'accompagnent de commentaires.
Je souhaite enrichir chaque siècle en insérant des données sur lesquelles j'ai déjà travaillé. A savoir, les contenants des couleurs ou vaisselier du peintre, les animaux dont certaines parties étaient utilisées par les peintres (la "ménagerie" du peintre), les outils divers (plumes, pinceaux, couteau à palette, ...). Les techniques d'enluminure, de dessin, les encres, les liants, les acides et les bases (alcalis) seront aussi insérés dans des colonnes distinctes.
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La Bibliographie
J'ai collecté numériquement environ 500 articles récents d'analyses physico-chimiques de manuscrits médiévaux. J'ai aussi rassemblé une 20aine d'éditions papier et environ une 100aine d'éditions numériques de réceptaires.
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